T.R.E.V.E
Il pleut contre les flancs de ce train solitaire, hermétique aux beautés du chemin. Empesée d’ennui dans mon compartiment, je baille.
Au plafond, une trappe.
Je me hisse sur le toit du wagon. L'air bouillonne et gémit. Ne pas tomber. On frappe mon épaule, je me raidis.
Qu'es-ce que tu fais là? On dirait un elfe égaré.
Tu siffles, t’élances dans les airs, je me frotte les yeux et ping ! mes bras m’emportent vers le haut. Le ciel gris est humide comme une grande bouche. Au-dessous de nous, les bois touffus, les champs détrempés, les toits microscopiques et le train pareil à une vipère dans un taillis.
Ta main est un nichoir, je m'y agrippe. Nous buvons les éléments, comme un fil poreux entre nos deux corps. Rien ne nous empêche, tout est maintenant.